L’origine du village, sa date d’établissement et le mécanisme d’expansion nous sont inconnus.
Aucun indice archéologique n’a été signalé, à ce jour, indiquant la découverte, lors de travaux de construction ou de voirie, d’éléments antiques.
La commune est traversée du nord au sud par un itinéraire important venant de Saint-Rambert. La position du village correspond à un lieu de bascule du relief. Qu’ils viennent du nord ou du sud les voyageurs arrivaient sur un point haut à partir duquel ils allaient redescendre vers la vallée de la Loire ou sur la Plaine du Forez. Ce lieu était donc propice à l’établissement d’une halte, d’un relais comme le laisse entrevoir la présence d’une infirmerie au Moyen-Age vers Gourgois.
Le bourg était regroupé autour de l’Eglise, elle-même entourée par le cimetière. La place publique était située comme aujourd’hui en avant de l’édifice religieux. Il était alors moins important que Gourgois, Gland (Layont), Château-le-bois ou Prunerie. Son développement est rapide au XIIIème siècle, lorsqu’il passe de la seigneurie de Saint-Bonnet-Le-Château au prieuré de Saint-Rambert (1229).
Le territoire de Saint-Maurice, appartient à la puissante famille de Saint-Bonnet dont le territoire allodial couvrait une grande partie de cette marche des monts du Forez. Robert de Saint-Bonnet, sans héritier direct, multiplie sur la fin de sa vie les fondations pieuses et les dons à l’église. En 1239, il partage le territoire de Saint-Maurice :
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- La partie située à l’Ouest semble être sous sa domination puis vendue au Comte de Forez en 1291.
- Le village de Saint-Maurice-en-Gourgois fut donné au prieuré de Saint-Rambert par l’intermédiaire de son frère Humbert, alors prieur du lieu.
- Le hameau de Château-Le-Bois fut donné au Hospitaliers du Puy-en-Velay.
- Le hameau de Gland fut donné aux Templiers.
A cette période, au sein de ce territoire figure aussi de petites seigneuries comme celle de Gourgois ou de Prunerie. D’autres seigneuries et agglomérats de biens autour d’une maison ou d’un hameau virent le jour, et ce riche passé laisse de nombreuses traces et vestiges de bâtiments plus ou moins remaniés. Voici un rapide énoncé des éléments inventoriés :
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- Antouilleux : plusieurs habitats anciens, moulins, remplois
- Chaizeneuve : quelques éléments d’une maison noble du XVIIème
- Château-Le-Bois : vestiges du château des Hospitaliers, Chapelle dédiée à Saint-Jean, habitats, remplois, souterrains
- Cohérette : structure circulaire avec possible clôture et tour. Plusieurs habitats du XVIème et XVIIème conservés en parti, plusieurs moulins en cascade.
- Ecolèze : ferme ou maison noble du XVIème ayant subi des effondrements et des modifications.
- Gabelon : structure circulaire avec possible clôture, habitat du XVIème et XVIIème, moulins, Chapelle modifiée au XIXème dédiée à Notre Dame des Anges, souterrains.
- Gland : remplois, siège d’une ferme templière La Commanderie de Layont.
- Gourgois : Chapelle dédiée à Saint Isidore, habitats, remplois
- La Chaize : vestiges d’une maison noble du XVIIème, remplois
- La Goutte : vestiges d’un habitat des XVIème et XVIIème
- La Rivière : bâtiment lié à l’installation des Oratoriens de Notre-Dame de Grâce
- Le Chazelet : siège d’une petite seigneurie et d’un domaine
- Le Fressonnet : remploi lié à un habitat, moulins
- Le Theil : remplois, Chapelle du XIXème dédiée à la Sainte Trinité aujourd’hui disparue, souterrains
- Les Mures : Chapiteau de la Chapelle du Theil, vestiges d’un moulin
- Morier : remplois
- Pommerlet : remplois
- Pommerol : remplois
- Prunerie : vestiges de la maison forte des seigneurs de Prunerie, remplois
- Sabonnaire : remplois
- Vareilles : maisons nobles du XVIIIème, souterrains
- Le Bourg : plusieurs habitats des XVIème et XVIIème en partie conservés, Eglise du XIXème et ses vestiges du XVIème, deux Chapelles en style gothique.
Il faut ajouter une quarantaine de croix plus ou moins récentes. Le quart de ces croix se répartit le long d’un itinéraire médiéval provenant du pont de Saint-Rambert et conduisant au Puy-en-Velay. L’itinéraire est bien conservé et fait l’objet de plusieurs mentions au Moyen-Âge.
La structure du village était très agricole. Outre les maisons d’habitation avec parfois une cave placée en dessous, il y avait de nombreuses granges ou étables, accompagnées de structures plus légères. Plusieurs puits situés dans des cours sont indiqués, ainsi que de nombreux jardins. La vocation agricole est visible également au travers des professions : laboureurs, journaliers…
Il existait aussi dans le village une activité artisanale liée à la rubanerie : fabricants et marchands.
Le plan le plus ancien de Saint-Maurice-en-Gourgois est le cadastre de 1824 ( cadastre Napoléon ). Le bourg est installé à la croisée de deux axes, le premier nord-sud forme le coeur du village, le second est-ouest le traverse de part en part. On peut y observer l’absence de la M3 qui constitue aujourd’hui le point d’entrée de la commune. A l’époque l’entrée se faisait par l’actuel chemin de la barrière, prolongé par la rue des dames. C’est la création du pont du Pertuiset en 1842, qui crée ce nouveau flux.
Fin XIXème s’effectue de nombreux changements et les constructions nouvelles se multiplient. Le cimetière fut transféré en 1835 dans le cadre d’un programme de salubrité publique. L’hospice et la chapelle ont vu le jour à cette époque, ainsi que l’école des soeurs et de sa chapelle. Les écoles ont été construites et l’Eglise agrandie.
Aucun événement marquant ne semble distinguer la vie des habitants de celle du reste du pays pendant des siècles, à l’exception de la fin de Seconde Guerre Mondiale qui a ébranlé la vie de la commune. Le 5 Juillet 1944, le hameau de Gland fut le théâtre de l’attaque de 35 maquisards par un demi bataillon d’allemands. Sept maquisards furent tués, trois fermes incendiées par les allemands et sept civils fusillés. Un monument commémoratif sur la place de Gland ainsi qu’une plaque à l’entrée de Gourgois rappellent cet événement tragique. Une commémoration a lieu chaque année pour entretenir le souvenir collectif.
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