Eglise

L’église de Saint-Maurice-en-Gourgois est mentionnée dès 984 dans les écrits anciens. Elle faisait partie de la seigneurie de Saint-Bonnet-Le-Château puis devint dépendance du prieuré de Saint-Rambert en 1239. En 1549, elle fût divisée en deux parties, l’orientale étant réunie à l’Eglise de Saint-Jean-De-Lyon, l’occidentale restant sous la dépendance de Saint-Bonnet-Le-Château.
A cette époque, cinq « grandes » seigneuries se partagent le territoire qui s’étendait alors sur une partie des communes actuelles de Rozier-Côtes d’Aurec et Aboën. Nous trouvons les seigneuries de Prunerie – Gourgois – Chateau le Bois – Chazalet et Gland elle même divisée en « villa » et « commanderie du Temple ».
Au début du XVIIIème siècle, le peuple des campagnes souffre et les seigneurs campagnards ne pouvant subvenir aux charges de leurs maisons (5 châteaux ou maisons fortes sont déjà en ruines !) quittent le pays en vendant leurs biens à une quinzaine de familles des hameaux qui aliènent, lopin par lopin, ces immenses domaines féodaux. De même, au bourg, une bourgeoisie s’était formée et devenait de plus en plus influente.
Au milieu du XVIIIème, les soeurs St Joseph s’établissent pour l’éducation des jeunes filles et les soins aux malades. D’autres ordres religieux sont implantés comme les Bénédictins, les confréries des Pèlerins, de St Jacques et du St Esprit ce qui expliquent les nombreuses chapelles du bourg. Saint-Maurice comptait alors 2100 âmes.
La Révolution Française créa quatre communes éphémères, Château-Le-Bois, Gourgois, Gland et Maurice vite réunies en une seule, Saint-Maurice-en-Gourgois rattachée d’abord au canton de Rambert sur Loire puis à son actuel St -Bonnet-Le-Château.

La première travée du bas-coté sud présente une corniche du XIIème siècle remployée. Le choeur, le clocher et la chapelle nord ont été reconstruits à la fin du XVème siècle.
Les remplages de la baie d’axe du choeur et la clef de voûte de la chapelle portent les armes de la famille de Saint-Maurice, seigneurs de Prunerie, et correspondent peut-être à Louis de Prunerie, officier de justice de Saint-Rambert en 1484, prieuré qui possédait la juridiction sur le village depuis 1239.
La sacristie, ancienne chapelle, a été construite en même temps ou ajoutée peu après : sa porte, coté choeur, montre les armes bûchées, mais encore lisibles, des Bourbons, mises en rapport par l’abbé Prajoux avec Charles de Bourbon, prieur de Saint-Rambert en 1485. En 1488 l’église possédait un porche puisque l’officier de Saint-Rambert y tenait ses assises. Une communauté de cinq à sept prêtres sociétaires est mentionnée dans l’église en 1523, elle subsiste jusqu’à la fin du XVIIème siècle.
En 1839, un premier projet d’agrandissement et de restauration de l’église a été commandé, dessiné puis mis en sommeil. En 1846, les premiers plans et devis de l’architecte de la ville de Saint-Etienne, Etienne Boisson, sont présentés. Le projet définitif prend forme en novembre 1850 et les travaux sont réalisés entre 1851 et 1853.
La partie supérieure du clocher est réédifiée en 1884 par Charles Antoine Favrot ( 1811-1887), architecte à Saint-Etienne, le premier devis datant de 1878. Dans un rapport d’avril 1882, on apprend que l’ancien clocher était surmonté d’une flèche en pierre. Le 5 juillet 1884, l’architecte signale que les murs qu’il avait prévu de conserver se sont écroulés en écrasant la voûte de la chapelle en dessous.
Au milieu du XXème siècle, la nef fut agrandie de deux traverses.

 

Pour en savoir plus : livre « Saint Maurice, au pays de Gourgois » par Jacques Verrier

 

 

 

Les vitraux

Les vitraux du choeur, signés du Peintre Maître-Verrier Eugène Chausse, sont des oeuvres originales, comme les peintures, véritables « bandes dessinées » traitant de la Bible, images de célébration, de prières, rappel des textes liturgiques, de la vie des Saints. 
Il s’agit d’une véritable « Bible du pauvre » selon l’expression attribuée à l’historien d’Art Emile Màle (1865-1954). Ils créent aussi une atmosphère chromatique qui invite au recueillement.
L’artiste signataire du vitrail crée le dessin, choisit les couleurs et la mise en peinture. L’atelier découpe les verres, se charge de l’assemblage par les plombs, du cadre et de la structure sans toutefois co-signer l’oeuvre.

D’après Madame Guillaus-Bataille

Le Saint Accroupi

Lexamen des pierres de nature granitique utilisées pour la construction de l’église de Saint-Maurice-en- Gourgois, ainsi que de la tour cylindrique qui la jouxte, permet de les classer en deux ensembles : 

  • Celui des roches à gros grains (millimétriques). Le quartz, le mica noir et le feldspath se distinguent facilement, malgré une structure souvent hétérogène. Parfois on peut y observer la présence de gros feldspaths blancs centimétriques (structure microgramme). Leur teinte est souvent rouge (oxydation du fer). Elles sont particulièrement abondantes au niveau de la tour. 
  • Celui des roches à grains fins. Elles sont plus homogènes. A noter la présence de petites paillettes de micas blancs qui brillent au soleil. Leur teinte est habituellement grise. Leur bonne homogénéité leur permet d’être façonnées plus facilement par la main de lhomme (blocs parallélépipédiques ou modelages artistiques des sculpteurs). Ces roches ont été préférentiellement utilisées pour réaliser les contreforts ainsi que les encadrements des ouvertures (vitraux). 

Sur la ligne de contact entre l’église et la Tour, on peut observer la présence d’un personnage accroupi, une clôture métallique empêche lobservateur de sapprocher. Il semble néanmoins que : 

  • La nature de la roche utilisée est celle des roches grises à grains fins et homogènes. 
  • La statuette adhère totalement à son support de même couleur. Elle en est toutefois presque totalement libérée et peut ainsi être classée comme « haut-relief » également appelé « demi-bosse » par opposition à la « ronde-bosse », statue de plein relief dont on peut faire le tour. Le « haut- relief », sculpture en trois dimensions, représente généralement un sujet figuratif et humain. Ne sagirait-il pas là dun seul et unique bloc, taillé ainsi pour faciliter la pose de la statuette et son éventuel déplacement ? Il s’agit d’une sculpture rare non répertoriée officiellement par l’Eglise qui semble représenter Saint-Eutrope. Il en existe deux en France, la seconde étant intégrée à l’angle d’une maison du bourg ancien de Clamecy(51), protégée par une association. La posture de la statue nourrit de multiples légendes locales.
  • Au pied de la tour, on remarque un bénitier taillé dans la même pierre et des signes du compagnon : tailleur de pierres. 
  • A découvrir par les plus observateurs d’entre vous, la sculpture monumentale de type haut-relief d’un poisson. Il représente le signe des premiers chrétiens…

D’après Philippe DAVOINE, Professeur Emérite, Ecole Nationale Supérieure des Mines de SAINT-ETIENNE 

Et D’après Madame Guillaus-Bataille

 

Plusieurs églises et édifices religieux sont recensés par l’Observatoire du Patrimoine Religieux à Saint-Maurice-en-Gourgois :

  • L’ancienne chapelle Notre-Dame-de-l’hospice : Maison des associations
  • Chapelle Saint-Jean-Baptiste à Château-Le-Bois
  • Chapelle Notre-Dame-des-Anges à Gabelon
  • Eglise dite chapelle Notre-Dame-des-Anges puis Saint-Isidore à Gourgois